La cuisine chez les Celtes

La nourriture en dira long sur les habitudes des Celtes, leurs moeurs et leur mode de vie. Analyser les habitudes culinaires des Celtes, c’est un travail d’archéologie, la base de la gastronomie et la connaissance de la vie intime de nos Ancêtres.

A l’époque les femmes passaient beaucoup de temps à préparer la nourriture. Elles allaient chercher ce qu’il fallait dans la Nature environnante, mais toute la communauté l’aidait à obtenir les ingrédients dont elles avaient besoin.

Préparer un repas ne signifiait pas seulement rôtir un sanglier, ou un animal d’élevage (la viande de gibiers n’était pas spécialement appréciée par les Celtes), ou préparer des légumes et les lancer dans le « chaudron ». Tout un travail préalable (auquel nous ne pensons plus de nos jours) était nécessaire. Cela consistait à cultiver des céréales, les récolter, les stocker et les moudre, avoir des animaux domestiques de ferme, les abattre, savoir conserver la viande, connaître les fruits et les légumes sauvages et aller les cueillir, les champignons… Les cuisinières n’avaient sous la main ni robinet d’eau, ni aucun appareil électro-ménager à leur disposition, ni aucun magasin du coin.

Nos Ancêtres savaient vivre sans tout ce « progrès » et tout ce qui a suivi et qui n’a pas rendu plus heureux les êtres humains de notre époque « moderne ». Pas de congélateur, alors ils entreposaient les viandes dans de grands tonneaux ou des sortes de puits, avec du sel, les conservant ainsi sous forme de salaisons, tellement connues qu’elles étaient exportées jusqu’à Rome… Ceci dit, la viande et les poissons pouvaient être également séchés et fumés. Les fruits et les champignons pouvaient se garder séchés, les légumes pouvaient être conservés dans des conserves lacto-fermentées… Enfin, rien de nouveau aujourd’hui!

Presque tous les aliments étaient les produits de la ferme. La chasse occasionnelle des grands animaux était apparemment réservée à l’élite, mais il se peut que la prise de petits gibiers (lièvre, lapin sauvage, pintade, faisan, perdrix…) permettait de varier les repas chez les plus pauvres. A la ferme étaient élevés les porcs, les vaches, les moutons, les chèvres, les chevaux, les poules et les chiens. Mais soyons bien clair, la viande des chevaux étaient rarement débitée, de même (quoi qu’on en a dit), le chien domestique n’était pas souvent « dégusté », uniquement en période de disette, de famine, de guerre et seulement réservée aux esclaves. En ce qui concerne le chien, il s’agissait plutôt de chiens errants devenus sauvages… Il ne faut surtout pas oublier les produits laitiers de toutes sortes, en passant par les fromages, les crèmes…

Pour en revenir aux céréales, on cultivait l’orge, le blé, l’avoine et l’épeautre. La farine était moulue si finement que la renommée des pains celtes avait atteint Rome.

La majorité des fruits n’étaient pas cultivée, mais ils étaient cueillis dans la Nature autour des habitations, dans les bois et forêts environnants. Ceci dit, les arbres fruitiers de vergers existaient, notamment le pommier, le poirier, le prunier, le merisier, le sureau, etc. Mais Mère Nature nous apportait aussi les prunelles, les noisettes, les églantines, les mûres des ronces, les framboises sauvages, les myrtilles, les fraises des bois…

Concernant les légumes, les Celtes cultivaient les carottes, les panais, les oignons, les poireaux, les betteraves, les navets, les radis (raves), toutes sortes de choux et de légumineuses… Et il y avait « l’ail des ours »… Il est très probable que bon nombre de plantes et de fleurs sauvages, longtemps considérées comme impropres à la consommation et maintenant revenues « à la mode », aient été utilisées en cuisine. Il s’agit entre autres des orties, de la berce, de l’épinard sauvage, des feuilles de pissenlit, etc.

Les repas étaient préparés sur le feu, sur des grills, dans des récipients en terre cuite ou dans des chaudrons (métalliques). La viande étaient grillée à la broche ou sur des grilles. Le Celte était fort amateur de viandes mijotées. Les céréales moulues en farines étaient transformées en galettes, en petits pains, en crêpes, en gâteaux, ou alors servies en gruau, avec lait ou autre.

Pour relever les goûts, les Celtes disposaient du sel (gemme ou marin), mais pas du sucre. A la place de ce dernier, les Celtes employaient le miel à profusion et peut-être certaines plantes contenant un nectar sucré. Les plantes aromatiques sauvages sont devenues des « épices » comme le thym, l’origan, la sauge, le laurier, l’ail des ours, l’aneth, la coriandre, le cumin, la menthe, le persil, le cerfeuil…

Nous retrouvons de plus en plus d’artefacts concernant la cuisine élaborée des Celtes. En plus des écrits d’auteurs romains, les archéologues ont analysé les déchets de nourriture retrouvés dans les fossés des maisons et les dépôts se trouvant au fond des récipients utilisés pour cuisiner: chaudrons, pots à cuire, vaisselle, faisselles (récipients perforés)… Si les ingrédients nous sont assez bien connus, la forme et le goût réel de ces repas le sont moins, quoique certainement semblables à ce que l’on prépare de nos jours. De nombreuses recettes de reconstitution ont été déjà essayées et le résultat est vraiment très intéressant et appétissant…