L’agriculture chez les Celtes

Les Gaulois-Celtes-Germains, peuple cultivateur (et guerrier), ont fait rendre productive la terre et ont aménagé des prairies sur les pentes et les hauteurs, aux endroits où le sol était léger, sec, peu productif mais aisé à travailler, pas spécialement riche. Ils ont été les premiers – donc les inventeurs – à utiliser la charrue à soc, le moulin à blé, un peu plus tard la moissonneuse, ils deviennent capables de défricher le terrain, de déraciner les arbres et d’assécher les marais et les tourbières. Ils se déplacent alors dans les vallées où le sol est plus riche. C’est là qu’ils cultivent l’avoine, l’orge et le blé, ce dernier étant très réputé pour sa qualité. Ils cultivent aussi les légumineuses (pois, haricots, fèves, lentilles…). Les Romains les disent « sous-développés », « barbares », mais leurs techniques au niveau de l’agriculture sont bien meilleures! Pour cela, ils utilisent des engrais, la charrue à versoir, la moissonneuse, qui dit-on, leur permet de moissonner plus en un jour que ne le font les Romains en une semaine. Les champs sont plutôt petits (15 ares en moyenne) et il suffit de six à huit heures pour les labourer.

Le blé est moissonné avec des faucilles de fer. Pour séparer les grains de leur enveloppe, les Celtes ont deux méthodes: la première consiste à faire sécher le blé dans un four et la seconde à enflammer des poignées d’épis en les battant avec un bâton pendant que l’enveloppe continue de se consumer. Le grain est ensuite stocké dans des puits fermés avec de l’argile qui ne sont rouverts qu’à la saison des semailles (certains de ces puits ont été utilisés comme tombes (femmes et enfants en sacrifice pour Tialtiu?).

On cultive aussi le lin qui donne de l’huile pour alimenter les lampes et tanner les peaux. La guède est cultivée pour la teinture. Les Celtes font bouillir ses feuilles écrasées et obtiennent un liquide bleu qui peut servir à teindre les tissus, mais aussi le corps, notamment le visage.

Le navet (Brassica Rapa L.) et la rave d’automne (Brassica rapa ssp.) sont des plantes herbacées de la famille des Brassicacées, cultivées comme plantes potagères pour leurs racines charnues, longues ou arrondies, succulentes et cassantes. Columelle (De l’Agriculture, II, 10) nous apprend que la rave était cultivée pour nourrir les paysans et les boeufs – ce qui apparaît ici comme une spécificité gauloise – contrairement au navet réservé à la consommation humaine. Ces plantes étaient récoltées en automne ce qui permettait de nourrir les paysans lors de la période hivernale.

Puis il y a aussi la fenaison. Pour nourrir leurs animaux durant l’hiver les paysans gaulois-celtes devaient couper l’herbe pour, après séchage, obtenir ce que l’on appelle le « foin ». Cette pratique, quoique difficile à mettre en évidence par les archéologues, est tellement nécessaire qu’il est impossible de ne pas la concevoir chez les Celtes. La découverte de très nombreuses faucilles (utilisées uniquement pour le fauchage de l’herbe) semble démontrer que les fermiers coupaient l’herbe pour la faire sécher et la stocker. Cette récolte pouvait aussi être réalisée à l’aide de serpes.

On est donc certain que les Gaulois – Celtes utilisaient des faucilles, car de nombreuses découvertes archéologiques les ont mises en évidence. Les plus anciennes datent du Vème siècle av. – J.C et ont une taille de lame variant de 30 à 35 cm. Leur taille augmentera jusqu’à atteindre 50 cm de long à la Tène finale. Comme on l’a déjà dit, leur conception exclue toute utilisation pour le fauchage des céréales. Donc cet outil ne devait probablement être utilisé que pour couper les grandes herbes durant la fenaison. Il existe deux systèmes de fixation connus, soit une sorte de godet rivé à la lame et dans lequel était emboîté le manche, soit que l’extrémité de la lame se terminait en pointe recourbée à faire pénétrer dans le manche.

Les Celtes employaient le mot « serra », désignant la serpe, la faux, la faucille. On a souvent confondu ce mot avec le latin serra, mot signifiant « scie ». La récurrence d’un thème serp- dans les langues indo-européennes, donnant dans les langues celtiques une forme serr-, indique clairement l’origine celtique du terme.