Le travail du bois

Dans les trouvailles archéologiques on y trouve beaucoup d’objets en métal, mais très peu d’objets en bois. Le bois étant une matière putrescible, seules quelques rares découvertes en milieu humide, ont pu être faites. A l’époque des plus anciennes découvertes, comme il n’existait aucune technique de conservation, elles se sont complètement désagrégées et ont été perdues à jamais.

Le métal était cher. Le bois plus économique, était plus facile à travailler. Les Gaulois/Celtes/Germains « ne s’attachaient pas aux briques »; une chaumière faisait partie du matériel, donc passagère, contrairement au spirituel. C’est pour cela que, quand le métal ne s’imposait pas, le bois a été utilisé et n’a pratiquement pas laissé de traces.

Leurs chaumières, leurs ponts, leurs chariots, leurs fûts, leurs chars etc…étaient en bois. Les Celtes avaient une connaissance approfondie du travail du bois. Ils connaissaient également les propriétés de chaque essence d’arbre et sa correspondance spirituelle.

Les métiers du bois:

Le travail de cette matière noble regroupe plusieurs corps de métier: les bûcherons, les charbonniers, les menuisiers, les charpentiers, les tonneliers, les sabotiers…Il était courant que le même travailleur du bois exerçait ces métiers en alternance, selon les besoins du moment. 

  • Le charronnage: le premier Age du Fer marque une grande production de chars à quatre roues, servant pour le transport des personnes, du matériel, mais aussi pour les cérémonies cultuelles. Au second Age du Fer, tout va changer. Les chars possèdent désormais non plus quatre roues, mais seulement deux. Ils servent toujours au transport des personnes et du matériel, mais ils ont été principalement conçus et transformés, modernisés pour la guerre. Ils sont beaucoup plus légers. La production de ces chars est très importante. On les construit en bois et en osier car le char à deux roues doit être très léger pour pouvoir rouler vite. Ils sont souvent joliment décorés (bronze, or, cuir. Le char accompagne parfois (aristocrate) le défunt dans sa sépulture, notamment au Vème siècle et au début du IVème siècle av – J.C., mais seules les pièces métalliques (clavettes, frettes d’essieu, garnitures de joug et autres) ont résisté au temps.

Comment s’y prenait-t-il: l’artisan commence par assembler le plancher. Les lattes de bois sont soigneusement ajustées, garanties sans clous de fer. Puis, le charron ou autre artisan fixe l’essieu des roues sous le plancher, tous cela en chêne. Ensuite, il met en place un plus ou moins long timon qui relie le char aux chevaux ou aux grands poneys (du Connémara). Le joug, lui aussi en chêne et parfois joliment sculpté, est ajusté à l’extrémité du timon. Ce joug est moins lourd que celui qui est employé pour les boeufs. Comme souvent, les rênes passent dans des anneaux de bronze, dits « d’attelle », pour se fixer aux mors (logés dans la bouche des animaux). La dernière phase du travail de l’artisan est la mise en place des flancs.Ils sont généralement en osier tissé, afin d’alléger le char au maximum.

A côté de cela, le charron réalise les roues. Son compagnon le forgeron vient ajouter sa part de travail: il place des cercles de fer autour des roues de manière à assurer leur solidité. Le cerclage de fer est posé à chaud, ainsi, en se refroidissant, il se rétrécit et adhère parfaitement au bois. Les jantes des roues (rayons) sont le plus souvent en frêne. Une petite pièce métallique, la clavette, maintient la roue sur l’essieu du char. Elle comporte une tige généralement en fer et une tête plus large, souvent coulée en bronze. Cette clavette représente souvent un motif celtique, ou un animal fabuleux,  ou la figuration d’une divinité correspondant à ses attributs. Les passagers et le conducteur doivent toujours monter par l’arrière.

  • Charpente, charpentier, charpenter: via une forme latinisée carpentum, proviennent du gaulois carbanto. Terme gaulois qui s’appliquait, selon toute vraisemblance, à la caisse en bois et en osier des chars celtes. Le sens du mot a naturellement évolué. En latin d’abord pour nommer un char de guerre à deux roues. Puis ce mot a fini par vouloir désigner toutes sortes d’assemblages en bois: charpente de maison, charpente de bateau…

Contrairement au menuisier, le charpentier s’occupe des travaux du bois lourds. Dans les oppida, c’est lui qui construit les habitations individuelles et collectives (maisons, auberges, greniers etc.) mais aussi les remparts, les palissades, le (ou les) sanctuaire(s), les cuvelages de sources, les pilotis, les traverses de ponts…C’est la raison pour laquelle il vit fréquemment à l’intérieur de l’oppidum, dans le quartier réservé aux divers artisans. Son rôle d’abord, c’est de construire et ensuite d’entretenir. Le bois, selon sa transformation, est travaillé en étant sec ou vert. C’est le bûcheron qui le débite en poutres ou en planches selon le travail à réaliser.

  • Charpentier de marine: les barques (sortes de bétchètes) peuvent être construites de deux façons. Soit elles sont constituées de plusieurs pièces assemblées, soit d’une seule pièce taillée dans le fût d’un chêne (monoxyle). On peut employer n’importe quelle essence d’arbre pour les constructions de bateau, selon la sorte d’arbres qui se trouvent sur place.