
Rejoignons les peuples celtiques de l’Age du Fer, qualifiés de barbares par les auteurs grecs et latins… Entre le VIIIème siècle av.-J.C. et le Ier siècle av.-J.C., les civilisations de l’Age du Fer héritières de celles de l’Age du Bronze, s’épanouissent en Europe. Un nouveau monde économique et social se développe. Il est fondé sur les échanges avec les civilisations phéniciennes, étrusques, grecques, puis romaines. Au premier Age du Fer, une puissante aristocratie guerrière contrôle une société de plus en plus hiérarchisée… L’Age du Fer, vers 750 av.-J.C. à 52 av.-J. La civilisation de Hallstatt, vers 750 à 450 av.-J.C. La civilisation de La Tène, 450 à 52 av.-J.C.
L’Age du FER est le monde dit « barbare » des princes guerriers. A l’époque des civilisations de Hallstatt et de La Tène, l’univers culturel de l’Age du Fer connaît deux grandes périodes: celle de Halstatt ou premier Age du Fer, dont le site éponyme est situé en Autriche et celle de La Tène, du nom du site archéologique localisé en Suisse, sur les rives du lac de Neuchâtel…
A l’époque de l’Age du Fer, des tertres de pierres et de terre abritent les tombes des princes et des princesses celtes…
- Des tombes à chars se trouvent sous des tumulus. Au cours de l’Age du Fer, l’aristocratie guerrière se fait aménager des sépultures sous de vastes tumulus. Les tumulus sont des tertres érigés à l’aide de terre et de pierres. Les tombes abritent un riche mobilier funéraire qui accompagne une classe d’individus manifestement privilégiés. Les défunts de l’élite celte peuvent être inhumés ou incinérés. Ils reposent dans leur tombeau accompagnés de leur char à quatre roues ou encore sont allongés dessus. Les disparus emmènent aussi dans leur dernière demeure des armes, des parures et des pièces de vaisselle luxueuses. Un certain nombre d’objets de prestige proviennent des échanges commerciaux avec les peuples de la Méditerranée. Ces peuples celtiques cultivent des contacts avec les civilisations méditerranéennes: phénicienne, grecque et étrusque.
- L’art de la Forge distingue les peuples de la Gaule Celtique. La métallurgie du fer apparaît dès le deuxième millénaire av.-J.C. dans la région de la mer Noire. Cette technologie se diffuse à la fin du deuxième millénaire av.-J.C. de l’Anatolie à l’Iran, puis en Méditerranée occidentale. En Europe et en France, comme leurs prédécesseurs de l’Age du Bronze, les artistes de l’Age du Fer excellent dans l’art de travailler le métal…
- En Gaule chevelue on travaille le Fer… Les peuples de la Gaule chevelue se lancent dans le développement des forges. L’entretien des foyers exige beaucoup de bois que l’on trouve alors en abondance dans les forêts (d’où des clairières « vides »). En outre, le minerai de fer est beaucoup plus répandu que celui du cuivre ou de l’étain nécessaires à la fabrication du bronze.
- Les Romains du Ier siècle av.-J.C. qualifient la Gaule de Gallia Comata (Gaule chevelue) pour désigner les territoires gaulois avant la conquête romaine. Ils s’inspirent des Gaulois aux cheveux longs et souvent moustachus. Le terme de Gaule chevelue a également été interprété comme une évocation d’une Gaule riche en forêts…(comme l’ARDUENNA BELGAE).
- Des objets résistants sortent des forges. Le Fer possède plusieurs avantages sur le bronze. Il est plus aisé de se procurer du minerai quels que soient les aléas de circulation. Le Fer permet aussi de réaliser des objets finis plus résistants et, matériau plus malléable que le bronze, il permet également d’obtenir des tranchants plus faciles à affûter.
- Une fusion à 1530 degrés pour la métallurgie du fer. Le travail du Fer est plus complexe que celui du Bronze. Il nécessite des températures beaucoup plus élevées: le Fer entre en fusion vers 1530 degrés. Le Cuivre fond vers 1080 degrés et le Bronze – alliage de Cuivre et d’Etain – aux alentours de 800 degrés…
- Pendant la période de Hallstatt, le Fer est utilisé surtout pour fabriquer certaines armes, en particulier des épées et des couteaux. Mais de nombreux objets sont encore réalisés en Bronze, comme des poignards, des éléments de harnachements, des parures, des ceintures plates ou encore des objets de prestige et de la vaisselle… Au cours de la civilisation de La Tène, à partir du IIIème siècle av.-J.C., l’usage du Bronze diminue et les créations en Fer se multiplient avec, à côté des armes, de l’outillage et des parures.
- On moule le Bronze mais on forge le Fer… Le travail du Fer nécessite 5 étapes techniques: 1) le grillage, pour oxyder les éléments contenus dans le minerai. 2) la réduction, au fourneau, pour obtenir du minerai pur à partir des oxydes. 3) le travail de la loupe de métal, pour enlever ce qu’il reste d’impureté grâce à un martelage à chaud. On obtient ainsi des lingots de fer sous forme de métal mou. 4) la carburation du carbone dans le fer pur permet d’obtenir de l’acier. 5) enfin, le travail s’achève avec le forgeage pour la mise en forme de l’objet.
L’art créatif de la métallurgie du Fer implique un haut degré de savoir-faire…
L’INFLUENCE MEDITERRANEENNE DANS LE SUD DE LA GAULE CELTIQUE
Avec les influences des Grecs, des Etrusques puis des Romains dans le sud de la France, une évolution particulière s’opère dans le Midi de la Gaule. Là, les négociants du monde méditerranéen, alors en plein essor urbain, mettent en place des échanges intensifs avec les peuples de l’Europe. L’importante activité des commerçants grecs et étrusques favorise à cette époque l’importation et l’exportation des objets, des savoir-faire et des denrées…
- Les Celtes du Midi adoptent l’art de vivre méditerranéen. Grecs et Etrusques viennent chercher en pays celte des matières premières, comme le sel, l’ambre, les peaux, les fourrures, du bois et des esclaves… De leur côté, les tribus celtiques peuvent acquérir des objets importés de belle qualité, que l’on retrouve dans les tombes des riches défunts « barbares », comme des services à boire grecs ou étrusques. Ainsi, les Celtes commercent avec les Grecs et les Etrusques, puis plus tard avec les Romains de l’époque impériale.
- Les Grecs de Phocée s’installent à Massilia. Dès le VIIème siècle av.-J.C., la présence de céramiques grecques et étrusques est attestée dans le Midi de la France. Ces objets sont peut-être des cadeaux diplomatiques offerts aux chefs « barbares » en échange de marchandises. En 600 av.-J.C., les Grecs de Phocée, en Asie Mineure (aujourd’hui située en Turquie), installent une colonie à Marseille et fondent la cité phocéenne de Massilia. Les amphores de Massilia (Marseille), réalisées en céramique de qualité et en séries, permettent de transporter et de stocker du vin ou de l’huile…
- Les échanges commerciaux s’organisent dans le Midi. Si les Grecs installent des colonies, les Etrusques établissent des comptoirs destinés aux échanges commerciaux. Les importations se diversifient et se multiplient entre les populations « barbares » et les commerçants grecs et étrusques. A partir du Vème siècle av.-J.C., Marseille devient un centre très important de production et de redistribution de produits locaux et « italiques ». Et les amphores massaliètes sont alors particulièrement réputées pour leur qualité…
- De la pierre et des briques dans les cités du Midi. Du Vème siècle av.-J.C. au IIème siècle av.-J.C., les techniques de construction méditerranéennes s’imposent peu à peu dans le sud de la France. On construit des soubassements en pierre appareillées et des murs en briques crues. On organise un partage régulier de l’espace dans les cités. Les architectes construisent aussi des bâtiments quadrangulaires et des remparts de pierres, comme à Martigues, une ville divisée en îlots d’habitations, ou à Entremont, la capitale des Ligures. ce peuple, non celte à l’origine et cité par les auteurs grecs, avait intégré la culture celtique locale.
- La vigne, l’olivier, l’alphabet et la monnaie. A partir du IVème siècle av.-J.C., l’implantation de la vigne et de l’olivier change le paysage dans le Midi de la France. A la fin du IIIème siècle av.-J.C., les Celtes adoptent l’alphabet Grec. L’économie monétaire remplace progressivement le troc. Les échanges se multiplient grâce à des traités d’alliance entre Rome et Marseille.
- En 125 av.-J.C., les Romains annexent la Narbonnaise. Le Sud de la Gaule bascule assez rapidement dans l’entité économique et politique de Rome. En 125 av.-J.C., les Romains annexent la région. Narbonne, fondée en 118 av.-J.C., devient la capitale de la province romaine la Narbonnaise. Après les apports des Etrusques et des Grecs, le Midi se retrouve finalement très tôt sous influence Romaine…
- Les Celtes et les Gaulois ne sont pas fermés sur eux-mêmes. Dans l’Antiquité, limitée par le Rhin, la Méditerranée, les Alpes, les Pyrénées et l’Atlantique, la Gaule apparaît comme un territoire étendu, dont la cohésion se fonde sur la Culture et l’Ame Celtiques d’une vaste communauté de peuples… Mais les anciens Gaulois et les Celtes ne sont pas fermés sur eux-mêmes: dès le VIIème siècle av.-J.C., ils entretiennent des échanges commerciaux avec les civilisations du bassin méditerranéen.
- Les peuples guerriers de l’Age du Fer… Cependant, les contacts des Gaulois et des Celtes avec les Grecs précèdent de loin la conquête romaine. La colonie phocéenne de Marseille s’étend bien au-delà de ce qui va devenir la province romaine de la Narbonnaise…En Gaule Celtique, on rencontre des peuples Celtes en Alsace, en Lorraine, en Franche-Comté, en Bourgogne et dans le Bassin Parisien. Le reste du pays est occupé par des populations installées depuis l’époque néolithique: des Basques et des Ibères dans le Sud-Ouest, des Ligures dans le Sud-Est…
- Les artistes celtes cultivent l’originalité. Les artistes celtes excellent dans l’art de la stylisation et dans celui de créer des formes fantastiques ou une rythmique géométrique. Leur talent très imaginatif les distingue des artistes plus classiques des civilisations méditerranéennes, même si les contacts et les échanges peuvent être également des sources d’inspiration…
- Liberté de créer et traditions stylistiques. L’art celte et gaulois exprime une façon originale de concevoir le monde, une manière inédite d’imaginer les formes. Le haut savoir-faire technique des artistes celtiques leur permet en outre d’exploiter très librement leur grande créativité. Les traditions stylistiques de l’art celte vont perdurer à l’époque de la Gaule Romaine à côté des canons du classicisme romain. Puis, sous la dynastie mérovingienne, et plus tard encore, dans l’art médiéval, certains motifs artistiques continuent de puiser à la source des lointains souvenirs celtiques…
Souvent, les artistes celtes représentent des animaux et des personnages fantastiques ou mythiques; on aperçoit sur un fourreau d’épée une sorte de gazelle/licorne et d’étranges palmipèdes…
- De Hallstatt à la Tène, la civilisation celtique s’épanouit. Les peuples celtiques des civilisations de Hallstatt, au premier Age du Fer, et de la Tène, au deuxième Age du Fer, vont se développer et essaimer dans diverses contrées…Au IVème siècle av.-J.C., ils se rendent en Italie, jusqu’à Rome. Les Gaulois de Brennus conquièrent une partie de l’Italie et s’associent à Denys, le tyran de Syracuse, contre les Romains…
- Les guerriers de la Gaule celtique s’emparent de Rome. Le Gaulois Brennus s’empare de Rome vers 390 av.-J.C.. Mais les Romains reprennent le dessus et finissent par défaire l’armée gauloise…Plus tard, au Ier siècle av.-J.C., César riposte à cet affront des « barbares » et engage une conquête militaire et diplomatique pour soumettre les tribus de la Gaule celtique à Rome…Cependant, à l’époqaue de la Gaule Romaine, les Gaulois conservent certaines de leurs traditions celtiques, sacrées et artistiques, tout en s’adaptant à un art de vivre à la romaine…
Les peuples Celtiques forment des groupes guerriers qui vont conquérir de nouveaux territoires ou se fondre progressivement au reste de la population au cours du second Age du Fer, à l’époque dite de la Tène, en imposant leur langue commune (à partir de différents dialectes) et leur civilisation…Leur histoire commence au premier Age du Fer avec les résidences et les nécropoles princières de Hallstatt…