
A la première période, l’exploitation de l’or (Limousin…) et du fer (centre et centre-ouest) a été importante en Gaule, celle du plomb, de l’argent et du cuivre, beaucoup moins. A l’époque romaine, les mines d’or du Limousin sont stoppées; les mines de fer se développent, celles de plomb-argent et de cuivre également, mais moins. L’étain reste un problème pour les deux périodes, malgré les traces d’exploitation romaine en Bretagne. Subsistent aussi des inconnues: les mines « anciennes » qui sont encore mal datées et peuvent révéler des surprises. Globalement cependant, l’activité minière a été plus forte à l’époque romaine qu’à l’époque gauloise.
Le niveau technique des mines (Limousin) et des métallurgies gauloises (centres sidérurgiques de l’Yonne et de la Sarthe) a été élevé. Les mines gallo-romaines ont sûrement bénéficié du savoir-faire acquis par les mineurs gaulois. Le point de vue est un peu différent si on considère globalement l’art des mines romain: de quelles techniques typiquement gauloises s’est-il enrichi? L’art des mines en général est d’abord constitué d’un savoir-faire ancestral, dont l’origine reste obscure: on le fait remonter aux mines de silex néolithiques. Le cas est différent lorsqu’il s’agit de techniques spécifiques dont on peut établir le lieu et la date d’origine. On peut ainsi s’interroger sur la possible origine gauloise (ou celtique) du travers-banc d’exhaure (zone minière inondée), de telle méthode de boisage, de l’exploitation hydraulique de gisements alluviaux ou de tel type de fourneau de réduction du fer.
Toute production suppose une organisation. Le développement des mines après conquête doit beaucoup à l’organisation romaine, que révèlent à la fois l’archéologie et l’épigraphie. Une organisation gauloise antérieure semble aussi transparaître dans les toponymes ou des noms de magistrats romains.
Nous prenons en compte ici la Gaule de la fin de l’Age de Fer: un vaste territoire, compris entre l’Océan Atlantique, la Mer du Nord, le Rhin, les Alpes, la Méditerranée, les Pyrénées. Il est occupé principalement par des Celtes, à l’exception de la partie comprise entre la Garonne et les Pyrénées, habitée par les Aquitains. A la fin de l’Age du Fer, ces peuples sont globalement de culture Laténienne. La partie sud-est marquée depuis longtemps par ses contacts avec les civilisations méditerranéennes et devient province romaine à partir de la fin du IIème siècle av.-J.C.
GEOGRAPHIE MINIERE DE LA GAULE A LA FIN DE L’AGE DU FER ET A L’EPOQUE ROMAINE.
Les métaux jouent un grand rôle dans la Gaule de la fin de la Tène. Les peuples ont leur monnayage: statères d’or, billons (lingot ou monnaie) d’alliages cuivreux, monnaies de bronze, pièces d’argent. Les Gaulois, dit Strabon, se couvrent d(objets en or, torques et bracelets. L’autre métal précieux, l’argent, semble avoir moins eu leur faveur, sauf sous forme d’objets importés du monde méditerranéen et de monnaies, et le plomb, dont la production accompagne communément celle de l’argent, apparaît bien rarement dans les habitats. Les objets en bronze – bijoux (torques et fibules), casques, chaudrons – sont fréquents, à l’exception de la statuaire. Mais le métal le plus abondant est sans nul doute le Fer: armes, outils d’artisans et de laboureurs, mors et harnais de chevaux, longs clous pour l’armature des murailles du type murus gallicus, objets domestiques jusqu’aux chenets…
Pour fabriquer ces objets, il, a fallu des métaux, que les Gaulois pouvaient se procurer de trois façons:
- Par le recyclage d’objets plus anciens, en particulier pour l’or et le bronze. Mais pour le fer, c’est plus problématique: la corrosion, l’entretien des armes et des outils diminuent le stock de métal disponible, et le recyclage est difficile. D’autant qu’à l’époque de La Tène, le fer en Gaule était loin d’être aussi abondant qu’il le deviendra progressivement jusqu’à l’époque romaine.
- Par les échanges, mais on sait peu de chose sur le sujet pour cette période, sinon qu’au moins pour le fer, ils existaient: les « Doppellspitzbarren », et surtout les barres allongées – « currency bars » et autres – circulaient dans le monde laténien, mais on ne sait pas dans quel sens.
- Par la production minière, nous sommes quelque peu renseignés là-dessus.