L’argent et le plomb

L’argent est extrait de la galène, sulfate naturel de plomb. Comme on le sait, ces deux métaux sont liés puisque généralement la galène, principal minerai de plomb, est argentifère. On ne dispose que de peu d’informations archéologiques sur l’exploitation des gîtes plombifères de Gaule à l’époque pré-romaine (ceux des Gabales et des Rutènes). Néanmoins, en Auvergne, l’exploitation de filons de plomb argentifère est datée à La Minayre (Lubilhac, Haute-Loire) de La Tène (second Age du Fer) et à La Rodde (Ailly, Haute-Loire). Il y a peut-être des indices dans le Mont Lozère chez les Gabales et dans les Pyrénées Centrales (massif de Montaigu, Haute-Garonne. Les études sur les monnayages d’argent, par exemple celui des Coriosolites, en Bretagne, suggèrent, au vu des analyses, l’exploitation des petites mines de la région, et on a invoqué quelques indices en faveur de l’activité de certaines d’entre elles à cette époque. Les mines de l’Eifel semblent aussi alors connaître un début d’exploitation. Les gisements vosgiens n’ont pas été touchés, pas plus, apparemment, que ceux des Alpes, à l’exception, semble-t-il, de celui de Goppenstein (Valais, Suisse) ou de la bordure cévenole. Pour l’instant donc, l’exploitation du plomb et de l’argent ne semble pas avoir intéressé fortement les Gaullois. Par ailleurs, il faut bien reconnaître que la richesse en gîtes d’argent de la Gaule reste bien inférieure à celle de la péninsule Ibérique.

L’époque romaine marque un changement assez sensible, particulièrement dans le Midi de la France (Ambialet, Tarn; Villefranche-de-Rouergue, Aveyron; Gourdiole, Landes; Cévennes, Gard, Lozère…). Pratiquement partout où cela était possible sur le territoire de la Gaule, les Romains ont exploité les mines de plomb et d’argent. Là où des mines plus anciennes existaient, on observe une intensification… Donc, pour autant que l’on puisse en juger, la Gaule n’a pas été une région majeure pour la production d’argent pendant l’Antiquité.