Le fer

De tous les métaux, le fer est celui dont les centres de production connus sont les plus nombreux, tant pour l’époque préromaine que pour l’époque romaine. La Gaule a été le pays du fer, tant à l’époque celtique qu’à la période romaine.

Les sites des Clérimois, en pays d’Othe dans l’Yonne et de La Bazoge, près du Mans dans la Sarthe,  renfermaient d’importants ateliers de production de fer, dont les plus anciens constituent des témoins remarquables de la première sidérurgie gauloise, respectivement à partir du IVème siècle av.-J.C. et de l’époque de Hallstatt. A chaque grande période correspond l’apparition de types de bas fourneaux différents, illustrés par plusieurs exemplaires. Sur les deux sites, les périodes de La Tène moyenne et finale sont bien représentés. Autour des Clérimois, plusieurs autres sites sidérurgiques de l’Age du Fer ont été identifiés, en Normandie également, tandis qu’en Bretagne, entre Saint-Malo et Rennes, vingt-cinq ans de recherche en ont révélé un très grand nombre.Il existe aussi quelques éléments dans le Jura suisse.

Au Pays Basque, chez les Aquitains, des ateliers sont datés de la fin de la Tène moyenne, IIème siècle av.-J.C. Dans les Alpes du Sud, le Mercantour renferme, à haute altitude, des amas de scories de fer, de la fin de La Tène. Enfin, l’activité sidérurgique chez les Pétrocores et chez les Bituriges, reste à confirmer par l’archéologie, mais les culots de réduction de Bourges (Avaricum), datés du Vème siècle av.-J.C. constituent déjà d’excellents indices.

Dans d’autres régions, il existe d’innombrables amas de scories dont la datation n’a pas été récemment réexaminée, par exemple, dans l’Entre Sambre-et-Meuse (Belgique) et dans la région de Châteaubriant (Loire-Atlantique). Aussi, est-il fort probable qu’à l’avenir, d’autres vestiges pourront être attribués à l’activité aussi bien pré-romaine que romaine.

A l’époque romaine, districts et centres de production sidérurgiques fleurissent sur tout le territoire de la Gaule, sans compter les ateliers de forge.

L’image que l’archéologie livre de la sidérurgie préromaine est encore très incomplète, mais elle laisse clairement supposer l’importance de cette industrie. Une intensification de la production se dessine pour la période de La Tène Finale, sans qu’il soit actuellement possible de dater précisément la chronologie et la géographie de ce développement. Avec la conquête, le mouvement s’accentue fortement. La Gaule se couvre littéralement d’ateliers de production du fer, certains de taille gigantesque.