
Au bout de plusieurs années et après avoir vérifié sur le terrain, il s’avère que la population de la Province de Liège (« Cité Ardente » = Lugh…), jeunes et adultes, ne connaissent pratiquement rien de l’Histoire de leurs Ancêtres, ou quasiment rien. Leur Histoire, leur Culture, leurs Racines, leur Passé…ne les intéresse que peu ou prou. Comment les jeunes d’aujourd’hui, leurs parents, leurs familles, les « citoyens » de notre petit pays peuvent comprendre un seul instant comment celui-ci est gouverné, ses enjeux, son/leur avenir, s’ils ne sont pas au courant de ce qui s’est passé à la base de ce territoire, il y a de cela plus que 2000 ans d’ici? Par ces quelques textes explicatifs assez détaillés mais non exhaustifs (l’archéologie nous apporte toujours des nouveautés…) il nous paraît des plus intéressants et des plus urgents d’éclaircir l’Histoire des Sègnes de notre belle région et de ses habitants appelés « Wallons ». Il y a donc eu plusieurs peuples appelés les Belges Celto-Germaniques en Wallonie de l’époque.
La région appelée « Belgique » (depuis 1830…seulement!) rassemble plusieurs peuples de différentes origines occupant le même territoire de l’Europe et ayant gardé plus ou moins les mêmes habitudes de vie dites « celtiques » qui correspondent à une même période de l’Histoire. Cette période correspond à la fin de la seconde vague celtique dite « KIMRI » ou « de culture brittonique du nord ». Elle subit les influences diverses des peuples voisins. A la période de la Guerre des Gaules, plusieurs peuples (tribus) dits « belges » ont déjà franchi la Manche pour aller rejoindre les Celtes de la précédente vague dite « GAELIQUE ». A cette époque, les Royaumes dits Unis sont tous complètement celtisés.
Le CELTISME est un mouvement de population et de culture indo-européen distinct, issu de l’épanouissement d’une culture qui est venue s’implanter dans le centre de l’Europe à la période dite de Hallstatt. A l’autre époque de grande extension, appelée celle de La Tène, le visage du monde culturel celte est différent par les ethnies qui la composent, par les coutumes funéraires (ensevelissement des corps), par les activités humaines et guerrières. Tout cela s’explique par la population du cru déjà présent. C’est aussi pour cela que les différents peuples ont toujours eu des grandes difficultés de se fédérer. Les frontières naturelles entre ces « tribus » n’ont jamais été définies de manière stable pour la simple raison qu’ils ont toujours tenté de soumettre leurs voisins régulièrement. Cela était moins courant avant l’Age du Fer. Tout cela pouvait aller jusqu’à la participation à une guerre pour le peuple vassal qui gardait cependant une certaine autonomie. C’est la première forme de fédéralisme (Suisse, Belgique…) dans ce que l’on a appelé le « féodalisme ». Ce système permit autant la survie des différentes tribus que la domination de sa Culture (système employé également par les romains pour faire plier les genoux aux conquis à l’aide d’autres conquis…cette technique est toujours d’actualité…). Sans ce vol identitaire, Rome n’aurait jamais réussi à dépasser ses limites urbaines. Le problème a toujours été pour les Celtes qu’ils se limitaient à la satisfaction basique de leurs besoins et de leur fierté, sans jamais avoir plus d’ambitions.
Puis il y a eu la troisième vague de population dans le monde celtique du nord. Ces peuples frontaliers étaient issus de la zone d’influence germaine et se sont « celtisés » par le biais de leur aristocratie (Aduatuques, Eburons…). Ils n’ont pas eu d’autre choix pour freiner leurs cousins du nord. Tout ce territoire germain correspond à un mouvement de mélange culturel et ethnique venant des indo-européens Danois et également bien avant, du Grand Nord…Il faut savoir que lors de la dernière glaciation, une grosse partie des hyperboréens est allée se réfugier jusqu’en Inde, l’autre partie vers l’ouest et le sud-ouest… Il y a, comme on le sait aujourd’hui, une grande similitude dans les croyances répandues sur le continent et celles suivies en Irlande, en Islande, en Grande-Bretagne, en Ecosse…La particularité de ces Belges du Nord consistait tout simplement en ce qu’ils étaient beaucoup moins influencés par les tribus méditerranéennes et leur commerce. Dans le Nord, ils étaient plus combatifs, moins urbanisés. Là résidait la différence flagrante. N’oublions jamais que certaines de ces différentes tribus ont émigré, bougé, changé de région selon leur commerce (clients), selon leurs besoins…Elles se sont alliées entre elles aussi suivant les périodes (protecteurs, ennemis…).
Jules César n’a pas hésité d’exterminer tous ceux qui ne se ralliaient pas à l’empire romain. Les peuples qui avaient eu la chance de posséder des comptoirs ou des colonies commerciales outre-Manche se sont établis en Grande-Bretagne et en Irlande. Certains choisirent de prendre d’autres directions. Le cas des Bétasses et d’autres tribus correspondait à la migration germanique qui a permis de renforcer les troupes celtes. Celui des Tongres « Sicambres », anciens voisins des Ancêtres des Aduatuques, des Sègnes et des Pémanes (Cimbres et Teutons venus se réfugier en Ardenne après leur périple en Ibérie et ayant refusé la confrontation avec Rome), est un cas de « repeuplement » de l’ancien territoire des Eburons, par Jules César. Mais cela ne s’est pas passé comme César l’avait souhaité. Les Tongres s’associèrent aux autres tribus et aux Francs (qui étaient germains) pour former la plus grande coalition germaine connue en Francie. Les Francs Saliens soumirent les Francs Ripuaires puis les adversaires germains afin de former le plus grand empire de l’époque post-romaine qui adopta le monothéisme, donc le christianisme…
Cette période prépare la grande histoire des Bretons (majoritairement….
2ème partie après « A propos: Segni »
La Gaule Belgique: La Gaule Belgique (en latin: Gallia Belgica) est une des trois provinces entre lesquelles, d’après Jules César, la Gaule a été divisée lors de la Guerre des Gaules (58-51/50 av.-J.C.). Elle correspond à la partie de la Gaule qui était habitée par les Belges (en latin: Belgae). D’après César, elle comprenait le Belgium, région habitée par les Calètes, les Véliocasses, les Bellovaques, les Ambiens, les Suessions ainsi peut-être que par les Atrébates et les Viromanduens. D’après César, la Gaule belgique comprenait, d’autre part, la région habitée par les peuples qu’il qualifie de Germains cisrhénans (en latin: Germani cisrhenani), à savoir: les Condruses, les Eburons, les Caerèses, les Pémanes et les Sègnes. D’après César, la Gaule belgique comprenait enfin, les régions habitées par les Morins, les Ménapiens, les Nerviens, les Aduatuques (Atuatuques) et les Rèmes.
La population, appelée par définition les Belgae ou Belges, semble constituée d’un mélange de Celtes, peuples fondateurs d’états gaulois et d’autres populations soit indo-européennes, soit non-indo-européennes mais déjà assimilées (Nordiques et autres…). Le terme Germani désigne alors pour les Romains les habitants ou les groupes originaires des contrées rhénanes. La grande province est démantelée en une Germania, sur le corridor rhénan, et une Belgica, rassemblant le vaste arrière-pays. Cette Belgica est ensuite scindée en deux provinciae, la Belgica prima et la Belgica secunda.
Les principaux peuples de Belgique: les Belges (Gaulois belges) sont donc un ensemble de peuples celtiques, dont certains semblent de souche germanique; le sens de l’ethnonyme pourrait être « les plus grands ». Aucune source ne permet d’identifier une « spécificité linguistique ou culturelle par rapport à d’autres peuples celtiques ».
La Gaule Belgique entre dans l’Histoire lors de sa conquête par Jules César. En préambule à ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, le futur dictateur décrit un territoire ethniquement varié. Il distingue les Gaulois proprement dits qui se nomment CELTES dans leur langue, des Aquitains et des Belges, chacun ayant leur territoire, leur langue et leurs institutions. De tous les peuples de la Gaule, les belges sont les plus braves, dit-il, parce que, entre autres, ils sont en guerre continuelle avec leurs voisins, les Germains, qui sont au-delà du Rhin…Il situe leur territoire au nord de celui des Celtes (en fait, les Gaulois, les Celtes, les Germains sont tous CELTES…), dont ils sont séparés par la Marne et la Seine. La langue des Belges n’est pas très bien définie, bien qu’il soit connu que près du Rhin des dialectes du proto-germanique y sont parlés depuis fort longtemps par des Germains cisrhénans. Il apparaît toutefois que les Belges aient été des Gaulois s’exprimant dans un dialecte distinct (wallon…), un peu à la manière des idiomes de la langue d’oïl en rapport à ceux de la langue d’oc.
Jules César, par abus de langage avoué, assimile les Belges aux Gaulois Celtes, mais, en prémisse à sa campagne contre ce peuple, il les distingue des Gaulois Celtes sans ambiguïté: ce sont des BELGAE. Ailleurs, au cours du Récit, Jules César laisse entrevoir une réalité linguistique et ethnique complexe pour le territoire des tribus Belges. La plupart des Belges sont, dit-il, d’origine germanique, et proviennent d’au-delà du Rhin. Le territoire est aussi habité par des Germains, et des Belges font valoir leur origine germanique. Mais il faut absolument faire la différence entre « Germains » et « Teutons »….En outre, des Belges se sont installés au-delà du Rhin jusqu’à la Loire et sur côtes de Bretagne. Les Bretons sont tout simplement nos « cousins-celtes ».
La BELGAE à l’époque celtique: pendant la protohistoire celtique, le territoire correspond à l’actuelle Belgique, à la partie de la Gaule située au nord de la Seine et sur la côte normande (France). Certains de ces peuples se sont installés dans l’île de Bretagne. Certaines cartes montrent par exemple des Parisii dans l’actuel Yorkshire, des Belgae dans l’actuel Sussex. César, à propos des Suessions, précise que leur magistrat régnait sur un ensemble étendu des deux côtés de la manche, Gaule belgique d’une part, et d’autre part vraisemblablement ce qu’il appelle ailleurs « les provinces maritimes » de la Bretagne.
LA Guerre des Gaules: l’année 57 av.-J.C. marque le début de l’invasion romaine, menée par Jules César. Une bataille décisive se joue sur les rives du Sabis, un cours d’eau qui pourrait être la selle. Les Nerviens et les Atrébates y sont vaincus, mais la région n’est pas encore soumise pour autant. Les Morins mènent une guérilla contre l’armée romaine jusqu’à 54 av.-J.C. de même que les Ménapiens. En – 54, l’assassinat, commandité par Jules César du chef gaulois Dumnorix, et les difficultés liées à la désastreuse récolte de blé conduisent à un mécontentement qui se retourne contre l’occupant alors en quartier d’hiver. C’est le point de départ d’un soulèvement de plusieurs tribus belges (Atuatuques, Nerviens…) et des Eburons (les Tongres) commandés par le Tongre Ambiorix. Grâce à un stratagème, Ambiorix entraîna la XIVème légion romaine de Cotta et sSabinus dans un guet-apens et l’anéantit (cf. Bataille d’Aduatuca). Puis il marcha sur le camp de Quintus Cicéron, le frère du célèbre homme d’état du même nom. Les troupes romaines assiégées, tinrent bon jusqu’à ce que César réussisse à intervenir juste à temps pour les délivrer.
EN -52, la plupart des peuples belges fournissent des guerriers qui se joignent à Vercingétorix. La Gaule Belgique, vaincue en 50 av.-J.C., connaît une occupation militaire jusqu’à -27 av.-J.C. La province romaine de Gallia Belgica du début de la période impériale correspondait pratiquement à l’ensemble des cités de l’ancienne fédération belge, c’est-à-dire les territoires situés entre le Rhin et la Seine, auxquels César donnait le nom de Belgium. Au départ, la capitale fut Reims puis, à une date indéterminée (mais probablement pas avant la fin du Bas-Empire), la capitale fut transférée à Trèves (les Trévires).
Voici les capitales principales au temps d’Auguste:
- Ciuitas Remorum, capitale: Durocortorum (Reims = Rèmes).
- Ciuitas Siluanectum, capitale: Augustomagus (Senlis = Silvanectes)
- Ciutas Suessionum, capitale: Augusta Suessionum (Soissons = Suessiones)
- Ciuitas Bellouacorum, capitale: Caesaromagus (Beauvais = Bellovaques)
- Ciuitas Ambianorum (ou Ambianensium), capitale: Samarobriua (Amiens = Ambiens)
- Ciuitas Veromanduorum, capitale: Augusta Viromanduorum ( nouveau chef-lieu: Vermand; Saint-Quentin = Véromanduens)
- Couitas Atrebatium, capitale: Nemetacum (Arras = Atrébates)
- Ciuitas Neruiorum, capitale: Bagacum Nerviorum (Bavay = Nerviens)
- Ciuitas Morinorum, (Morins)
- Ciuitas Camaracensium, ancienne c. Nerviorum, avec pour nouveau chef-lieu: Camaracum, (Cambrai = Camaracenses)
- Ciuitas Catalaunorum, séparée de la c. Remorum; chef-lieu: Catalaunum (Châlons-en-Champagne = Rèmes également)
- Ciuitas Bononensium, séparée de la c. Morinorum; chef-lieu: Bononia (Boulogne-sur-Mer = Bononenses)
- Ciuitas Leucorum, capitale: Nasium (à laquelle succède au Ier siècle Tullum: Toul = Leuques)
- Ciuitas Treuerorum, capitale: Augusta Treverorum (Trèves = Trévires)
- Ciuitas Mediomatricorum, capitale: Divodurum (Metz = Médiomatriques)
- Ciuitas Tungrorum, capitale: Atuatuca Tungrorum (Tongres et Embourg (?!) = Eburons)
L’agriculture de ces provinces et de ces cités: devint florissante vers 80-90 et les villes de Durocortorum (Reims) et d’Augusta Treverorum (Trèves, qui remplaça Reims comme capitale)) comptaient parmi les plus grandes villes d’Occident. En revanche, un bon nombre d’habitants de ces provinces connurent une romanisation plus lente qu’en Lyonnaise ou en Narbonnaise, cela pouvait être dû au contact des populations gauloises de langue germanique habitant la vallée du Rhin, attirées par la Gaule Romaine lesquelles voulurent créer un domaine. Les nobles gaulois Classicus, Tuor et Sabinus voulaient le pouvoir et se joignirent aux Bataves de Civilis pour créer un empire en Gaule (an 70). Les Gaulois ne les suivirent pas; les nobles des autres cités leur demandèrent de se désarmer. Sabinus fut vaincu par la cité des Séquanes, tu()or, Classicus et Civilis par le général Cerialis.
Sur le terrain, les frontières de la province belge, tant avec la Gaule lyonnaise qu’avec la Germanie, sont floues, au début de la période impériale. Il semble que les cités des Tongres, des Lingons, mais pas des Séquanes, ni des Helvètes, aient fait partie de la province de Gaule belgique au début de la période impériale. L’intérêt des axes militaires et marchands ont préservé l’économie effondrée après la conquête et le collapsus démographique qui s’ensuivit. Les voies gauloises, rectifiées et améliorées par les légions romaines, offraient des services techniques de roulage et de « charronnerie », des lieux d’accueil et d’hébergement de voyageurs, en retrait prudent de la voie, dans toutes les grandes directions.
La « religion gauloise »: pendant longtemps, elle ne fut connue qu’au travers des descriptions romaines. La classe sacerdotale des druides connaissait l’écriture, mais privilégiait systématiquement la transmission orale. aussi, les premiers documents écrits sur leur « religion/philosophie » passe par le prisme de l’interpretation romana, comme dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules où César décrit leurs rites et leurs dieux. Les découvertes du sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre, dans les années 1960 et de Gournay-sur-Aronde en Picardie, a permis de connaître plus précisément des rites sacralisant les espaces naturels autour d’enclos sacrés.
Les Germains cisrhénans: ensemble de populations de Gaule belgique qui seraient, selon César et Tacite, les plus anciens peuples germaniques à s’être établis en Gaule. Le plus souvent, César s’est contenté de les désigner par le nom Germani, hormis dans trois passages de la Guerre des Gaules au niveau desquels il a voulu les distinguer nettement des Germains de la rive droite du Rhin (Teutons). Ainsi, ils y furent désignés désignés par les expressions: Germanosque qui cis Rhenum incolant « Germains habitant en deçà du Rhin »; Cisrhenanis omnibus Germanis « tous les Germains cisrhénans » et Germanorum qui essent citra Rhenum » Germains qui sont en deçà du Rhin ». Ces populations étaient établies au niveau des provinces belges du Limbourg, de Liège, de Namur et partiellement celle du Luxembourg belge, mais aussi les provinces néerlandaises du Limbourg et du Brabant-Septentrional.
Dans la Guerre des Gaules de César, cinq peuples sont comptés dans les rangs des Germains cisrhénans: les Cérosiens, les Condruses, les Eburons, les Pémanes et les Sègnes. D’après César et Tacite, ces populations franchirent le Rhin en quête de terres fertiles, et se fixèrent en Belgique après y avoir repoussé les Gaulois. D’après Tacite, la dénomination de Germani se serait initialement appliquée à ces seules populations installées en Gaule, avant d’être étendue à l’ensemble des populations germaniques de la rive droite du Rhin. Selon César, cette installation serait relativement ancienne puisqu’il la considérait comme antérieure à celle des Atuatuques, lesquels ne sont jamais appelés Germani, bien qu’ils furent les descendants des Cimbres et Teutons ayant été repoussés par les Belgae vers 103 av.-J.C.. De toute évidence ce terme revêtait, chez les Gaulois ou chez ces peuples eux-mêmes, un sens qui nous échappe totalement et que l’onomastique (science qui étudie les noms propres) ne contribue pas à éclairer. En effet, les ethnonymes Caeroesi « Cérosiens » et Eburones « Eburons » s’expliquent aisément par le gaulois, tout comme les noms des deux rois éburons, Ambiorix et Catuvolcos. Il en est peut-être de même pour l’ethnonyme Condrusi « Condruses ». Dans le cas des Paemani « Pémanes », il faut peut-être les rapprocher du « bloc du nord-ouest » auquel appartiendraient également les Ménapes et les Sunuques. Dans tous les cas, le leg germanique – au sens linguistique, ou plus généralement culturel – s’avère plus que délicat à identifier. L’ethnonyme Germani ne semble pas s’expliquer de manière convaincante par les langues celtiques ou les langues germaniques, ce qui nous invite à y voir une dénomination appartenant également à ce « bloc du nord-ouest ».Il est donc très possible que ces Germani ne soient pas « allemands » en termes de langue et d’ascendance. Les preuves archéologiques d’aujourd’hui renvoient à la culture et à la langues celtiques.
Au cours de la Guerre des Gaules (58-51 av.-J.C.), les Germains cisrhénans apparurent dans un premier temps comme un ensemble de peuples peu puissants. Ainsi les Eburons – leur principale composante – étaient tributaires des Atuatuques et clients des Trévires. Par le jeu des alliances (ou des liens de dépendance), au cours de l’été 57 av.-J.C., les Condruses, Eburons, Cérosiens et Pémanes ont pris part au soulèvement des peuples belges et mobilisèrent pour l’occasion une armée de 40000 hommes.
Au terme de ce premier conflit, les Belgae furent vaincus. Ambiorix, l’un des rois des Eburons, se mit au service de César et obtint de ce dernier qu’il délivra son peuple du tribut auquel les soumettaient les Atuatuques. Dès lors, les Eburons paraissent avoir gagné en puissance et en autonomie. Ils conservèrent néanmoins des liens étroits avec les Trévires, plus particulièrement avec Indutiomaros. Ainsi, ils entrèrent en guerre contre les Romains au cours de l’automne-hiver 54 av.-J.C., offrant à Indutiomaros le temps de lever des troupes et de fomenter un soulèvement plus massif encore contre les Romains. Après la défaite d’Indutiomaros (printemps 53 av.-J.C.), les Eburons prirent la tête de la révolte contre les Romains, expliquant qu’ils furent particulièrement ciblés par César (printemps-automne 53 av.-J.C.), lequel entreprit de les exterminer (été-automne 53 av.-J.C.). Dans le cadre de ce conflit, les Germains cisrhénans ne furent aucunement solidaires, comme le démontre le fait que dès le printemps ou de l’été 53 av.-J.C., les Sègnes et les Condruses ont refusé de prendre part aux guerres menées par les Trévires et les Eburons, et ont envoyé des députés à César pour se désolidariser des autres peuples de la région. Magnifique exemple de solidarité et de lâcheté pour les Sègnes…En 2019, leurs descendants sont toujours restés les mêmes…
Après la conquête romaine, le territoire des Germains cisrhénans fut remanié. Ce remaniement semble être la conséquence du soulèvement que Marcus Vipsanius Agrippa réprima en 39-38 av.-J.C. On peut en effet le supposer puisqu’à la suite de ce conflit, il installa les Ubiens dans la portion orientale du territoire des Germains cisrhénans. La déduction de ces riches territoires ne peut être vue que comme une mesure punitive. Par la suite, différentes populations germaniques d’outre-Rhin – principalement les Bataves, Toxandres et Cugernes – furent mentionnées sur d’autres territoires ayant appartenu aux Germains cisrhénans. Ceci laisse supposer que des déductions postérieures furent faites à leurs détriments. Les Germains cisrhénans quant à eux, ne furent plus jamais mentionnés à l’exception des Eburons, qui firent l’objet d’une ultime mention dans la Géographie de Strabon, dans la première moitié du Ier s. ap.-J.C.. Dans la seconde moitié de ce même siècle, ce qui restait du territoire des Germains cisrhénans et des Atuatuques (Aduatuques) fut amalgamé pour constituer la cité gallo-romaine des Tongres (Tungri), donc de Tongres (Or, il faut savoir que la commune d’Embourg vers Liège aurait été le principal oppidum des Eburons…Atuatuca…).
Ceci dit cette énumération de noms de tribus celtiques n’est sans doute pas exhaustive: à l’instar des Sègnes, d’autres petites tribus – germaniques mineures ou résiduelles du peuplement antérieur – ont du cohabiter avec celles que l’Histoire a particulièrement mises en valeur.
Les Sègnes (latinisé en Segni) étaient un petit peuple du nord-est de la Gaule belgique, dont le territoire se situait en Ardenne à proximité de la rivière Ourthe (Urta) qui arrose les communes de Tilff, Esneux, Plainevaux, Poulseur, Comblain-au-Pont, Hamoir…et de l’Amblève qui arrose Aywaille et Sougné-Remouchamps.. Il convient très certainement de les placer donc au niveau de la vallée de l’Ourthe et de celle de l’Amblève, à cheval sur l’Ardenne et les portions orientales du Condroz et de la Famenne. Mentionnés dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules dans le cadre de la résistance d’Ambiorix, Jules César les compte parmi les Germains cisrhénans. Ils avaient donc pour principaux voisins les Condruses, les Eburons et les Trévires. Plusieurs historiens voient en Sougné (Remouchamps) le chef-lieu des Sègnes.
Leur présence est avérée dès 300 av.-J.C., sur les hauts plateaux de la crête ardennaise et particulièrement aux sources de l’Ourthe et de la Haute-Sûre. A l’époque gallo-romaine, le regroupement des Aduatuques, des Condruses, des Sègnes et des Eburons va donc donner naissance à la cité de Tongres (Limbourg). Selon César et Tacite, il convient de placer l’installation de ces populations en Gaule, antérieurement à la venue des Cimbres et des Teutons qui arrivèrent en Belgique autour de 103 av.-J.C., soit avant la fin du IIème siècle av.-J.C.
Les Sègnes n’ont visiblement pas pris part aux différentes insurrections gauloises consécutives à l’installation des troupes romaines. On en déduit qu’ils étaient loin d’être « les plus braves »…L’histoire des Sègnes après la conquête est tout aussi mystérieuse jusqu’au mélange…avec les autres Germains cisrhénans qui a permis de constituer la cité de Tongres. César appelait les Segni (Sègnes) les « Terribles ». C’étaient de rudes guérilleros, intraitables dans leurs forêts épaisses. C’est pour cela que César évita une confrontation peu fructueuse et se contenta de rester en lisière de leur territoire. Notre contrée fut romanisée progressivement et les Sègnes (les »Tout va bien,ça ira mieux demain… ») s’en accomodèrent en quelques générations.