Le Sanglier N° 4: allons plus loin maintenant.

Sanglier, animal sauvage et féroce, revêt un symbolisme ancien. Dans la tradition indo-européenne, il représente l’autorité spirituelle, tandis que l’Ours incarne une symbolique royale ou guerrière, correspondant aux pouvoirs temporels en tout cas. Il est ainsi un des animaux primordiaux. Il a été suggéré que cette symbolique est à l’image de la retraite solitaire en forêt des prêtres de la première classe sacerdotale (que ce soit le druide des Celtes ou le brahmane des Indiens, par exemple). l’animal se nourrit, en outre, des fruits du chêne, un des arbres sacrés, arbre druidique par excellence.*

Dans différentes mythologies, celtes comme grecques par exemple, on chasse cet animal sauvage. Cette chasse rituelle a été expliquée, à juste titre à nos yeux, comme exprimant l’opposition du spirituel et du temporel. Quoi qu’il en soit, en Gaule, cet animal figure sur des monuments et des pièces de monnaie. Les enseignes militaire le montrent également et on possède aussi des sangliers votifs en bronze. Malgré ce rapport évident avec la classe guerrière, le symbolisme de cet animal le rattache plutôt à la classe sacerdotale. Le Mercure gaulois porte parfois le surnom Moccus ‘porc’, entre autres dans une inscription de Langres. Arduinna était peut-être une déesse-sanglier de l’Ardenne; dans la partie septentrionale de la Grande-Bretagne, on connaît un dieu Vitiris, représenté avec un Sanglier et un serpent; sur le chaudron de Gundestrup, enfin, le dieu cornu du type Cernunnos est entouré d’animaux sauvages, dont un Sanglier. N’oublions pas non plus l’ethnonyme Orci ‘Porcs’, nom attesté à l’époque romaine dans le nord de la Bretagne insulaire.

Les Romains ont tenu la laie comme l’un des symboles les plus canoniques de la Gaule; Auguste laisse représenter la Gaule soumise sur sa cuirasse impériale par une femme portant une enseigne surmontée d’une laie. Sterckx rapproche ce fait de la statuette d’une laie de la Moselle, qui a dû orner une enseigne gauloise. Il s’agit de la Diane Gauloise.

Le suidé est donc fort bien considéré, tout comme le Cerf d’ailleurs, cela état dû à son origine forestière. C’est un être sacré pour les Celtes, un animal qui appartenait à la fois au monde humain et à l’Autre Monde. Le fait qu’il se nourrit avec des glands rend encore plus fort ce lien entre le Sanglier et le Cerf, d’autant plus que tous les deux incarnent la symbolique de la puissance royale. Ces animaux sont souvent représentés ensemble. Cette analogie entre le Sanglier et le cervidé apparaît aussi dans le fait que les deux espèces peuvent être des aspects revêtus par le dieu jupitérien chez les Celtes. On rencontre les deux animaux dans les passages des textes insulaires relatant des histoires de métamorphose. Ces deux animaux sont aussi les plus chassés. Hormis sa relation évidente avec la forêt et la guerre, grâce à sa nature belliqueuse, il est probablement justifié de lui attribuer la symbolique de la dignité et de la puissance royale, de la souveraineté, de la fertilité, de l’abondance et de la richesse. Il est important de se rappeler, que, chez les Indo-Européens tout du moins, le roi fait partie de la première classe des prêtres; la royauté fait partie du sacerdoce dans la théorie « dumézilienne ». Les symboliques royale et druidique du suidé ne s’excluent pas. Le Sanglier tueur de serpents, comme on le voit sur certaines pièces de monnaie celtiques, exprime peut-être la concurrence de différents cultes.

En outre, on dispose de maintes représentations du Sanglier, dans la numismatique celtique, mais aussi sous la forme de statuettes, le Sanglier est monté sur certains casques et on voit même des Sangliers former l’embouchure (et le pavillon) du carnyx, la trompette celtique. Le casque de cuir, précurseur du casque en métal, a parfois été recouvert ou décoré de défenses, les longues dents (canines) de Sanglier. Cet animal incarne donc une symbolique extrêmement riche, d’ordre guerrier entre autres. En Gaule, il était dédié au dieu de la forêt, Esus. On dispose de plus d’une statue gallo-romaine qui exprime clairement la fusion de la mythologie celtique et classique: on trouve la déesse classique Diana chevauchant un Sanglier. Ceci est l’expression romanisée de l’ancienne déesse indigène cynégétique. Le Sanglier symbolise encore l’hospitalité, l’abondance, mais aussi la gloutonnerie et servait par conséquent comme repas festif dans ce monde-ci et repas mortuaire (magique) dans l’Autre Monde: la consommation de sa viande assurait la renaissance, la jeunesse et la santé (consommée une seule fois durant l’année à la Fête de SAMHAIN, le 1er novembre, donc au Nouvel An celte).

Il est éclairant de constater que les Indo-Européens possédaient deux termes, qui différenciaient le Sanglier (sauvage) du porc (domestiqué): les linguistes ont reconstitué la racine sû- ‘porc sauvage, fécondateur’ et porkos ‘jeune porc’. Cette distinction a été retenue, généralement dans les langues celtiques: le v.irl., irl., gaél., éc., torc veut dire ‘sanglier’, par opposition à muc ‘porc’. Pareillement, le gall. baed gwyllt désigne ‘sanglier (sauvage)’ et le corn. bàth ‘sanglier’ par opposition au gall. moch ‘porcs’.

En revanche, le Sanglier, à proprement parler, ne se distingue PAS TOUJOURS du porc; parfois le vocabulaire désignant le porc et celui désignant le Sanglier se confondent; tous deux constituent la nourriture sacrificielle de la Fête de Samhain, car le Sanglier est un des animaux associés à Lug(h) (avec donc le Loup). Sergent et Sterckx, parmi d’autres celtisants, ont énuméré et étudié les corrélations qui existent entre le dieu pancelte Lug(h)/Lugus et le Sanglier, tout comme le Loup. Les auteurs remarquent que l’on aperçoit sur le fameux gobelet de Lyon trois animaux associés à ce dieu: le Sanglier, l’Aigle et le Corbeau.

Helmut Birkhan parle d’une Schweinefaszination, une « fascination porcine » chez les Celtes, et cette remarque ne nous semble pas exagérée. Il convient, en outre, de souligner le fait que le symbolisme rattaché au Sanglier est presque toujours positif dans la tradition celtique, là où la tradition judéo-chrétienne en fait l’antithèse emblématique de l’agneau. En effet, cette dernière fait du Sanglier (du Loup, de l’Ours, du Corbeau…) l’emblème du démon, parce qu’il est rapproché du cochon, animal impur et goinfre, ou alors parce que l’on prend en compte ses aspects négatifs que sont sa fougue, son impétuosité et ses pouvoirs dévastateurs.

Il a été suggéré que le Sanglier a souvent le rôle d’animal psychopompe, c’est-à-dire qu’il accompagne les défunts vers leur destination dernière (dans les entrailles de la Terre). D’autre part, il mène les héros vers l’accomplissement de leur destin, mais en cas de défaut, il en résulte la mort et la destruction.

La littérature galloise contient le célèbre thème de la poursuite du Twrch Trwyth, dans le récit archaïque de Kulhwch et Olwen, qui figure dans le recueil des Mabinogion. Le dossier de ce suidé mythique est long et complexe. Nous allons retenir ici les points les plus importants seulement. La chasse au Sanglier mythique qui s’appelle Twrch Trwyth est le pivot de cette histoire compliquée et fait partie d’une longue quête: Kulhwch, qui demande la main d’Olwen, fille du géant Yspaddaden, doit réussir plusieurs travaux qui semblent presque irréalisables. Le Sanglier surnaturel, qui est accompagné par des cochons enchantés, est l’objet de cette quête. Kulhwch doit obtenir une paire de ciseaux, un peigne et un rasoir qui se trouvent entre les oreilles de cette bête affreuse, ce qu’il va tenter à l’aide d’Arthur, de ses chevaliers et du chasseur divin Mabon, fils de Modron, qui est présenté comme le plus vieux des hommes.

Kulhwch, portant le nom du porc, né dans une porcherie, doit en outre ramener à la maison sept troupeaux de Sangliers. Si i’on n’a pas le motif des animaux congénitaux ici, comme dans la tradition attachée à Pryderi, Kulhwch lui-même est probablement à l’origine un Sanglier; le Sanglier magique Twrch Trwyth véhicule clairement un symbolisme royal, il est lui-même d’origine royale: il s’agit d’un ancien roi transformé en Sanglier à cause de ses péchés (la métamorphose animale subie, peut donc être une punition, même dans le cas d’une espèce dont la valeur et la symbolique sont très positives.). Mais, dans le récit, ce Sanglier royal semble déranger l’ordre du monde: en Irlande, le Twrch Trwyth et ses cochons accompagnateurs, des fils de roi enchantés, habitaient dans un marais, qui était aussi l’habitat de démons. Depuis ce marais, l’Esgeir Oervel, ces Sangliers avaient dévasté une partie de l’île avant de se rendre en Grande-Bretagne à la nage. Tout au long du récit, ce ravage continue.

Selon les propose de Mac Cana, « The whole story has a doublet in an earlier and much more succint episode about the killing of Ysgithyrwyn Chief Boar (Ours) whose tusk is needed to shave Yspaddaden, and the probability is that we have to do with two variants of the same tradition ». En effet, dans le même récit, nous trouvons cet Ysgithyrwyn Chef des Sangliers doublet du Twrch Trwyth; en outre, il est évident que l’histoire est imbue de la symbolique du Sanglier.

Autrement dit on se rencontre que certains rois (Ours) pouvaient être à la fois druides (Sangliers) et vice versa. De plus, une des interprétations proposées fait de ce Sanglier magique la représentation du sacerdoce qui lutte contre la royauté à une époque de décadence spirituelle. D’ailleurs, la chasse de cet animal mythique mène finalement à la libération du dieu Mabon. Pierre-Yves Lambert remarque que « La chasse au Sanglier est réglée comme une bataille épique, où l’on respecte l’adversaire. Le Sanglier d’ailleurs sera finalement épargné, il aura suffi de le vaincre et de lui enlever les objets merveilleux ». Le sanglier magique disparaît dans la mer de Cornouailles; l’animal paraît également lié à l’eau.

La chasse au Twrch Trwyth possède une analogie avec le Torc Triath irlandais et fait penser à la chasse au porc blanc du lai de Guingamor. On connaît, en outre, l’histoire de Caradoc de Vannes: dans une version, le druide Eliavres fait en sorte que le père de Caradoc, dont on ne mentionne malheureusement pas le nom, couche avec une truie métamorphosée, pour que le druide lui-même puisse dormir avec la mère de Caradoc. Le résultat de cette première union monstrueuse est la naissance du Sanglier sauvage Tourtain (le nom même serait une transformation du gallois twrch ou du breton tourc’h), qui est sûrement le pendant du Twrch Trwyth gallois que l’on rencontre dans les Mabinogion.

Brigit (Brigantia) possède un Sanglier provenant de l’Autre monde qui porte ce nom, Torc Triath, et qui était considéré comme ri torcraide ‘roi des Sangliers’. Il faut encore savoir que torc possède plusieurs sens: ‘Sanglier, souverain, héros’, et il en est de même pour triath ‘seigneur, roi, Sanglier, mer, vague’. orc treith est expliqué comme un terme ancien désignant « le fils du roi ». Une fois de plus, nous constatons la relation du Sanglier avec la Royauté et avec la Mer. D’ailleurs, en Ecosse, on connaissait la Troit Fair et en Bretagne continentale le grand porc Tetac’h; là, on a peut-être des analogies avec le Sanglier gallois.

Tous ces récits mettent ainsi en relation, de façon curieuse, le Sanglier, animal emblématique de la classe sacerdotale, et le druide.

La grande férocité du Sanglier a fait que l’acte de tuer cet animal lors d’une expédition de chasse valorisait le chasseur (guerrier) en question. Les mythes et institutions des peuples indo-européens attestent l’existence d’une épreuve cynégétique en tant qu’initiation des jeunes hommes. En fait, dans la société celtique comme chez d’autres peuples, le jeune homme, en « fostérage » (ce terme désigne le système par lequel un père de famille confia son fils à une autre famille proche ou alliée pour que l’on l’élève et que l’on lui apprenne à chasser, guerroyer, puis devenir adulte par le biais d’une épreuve initiatique) apprend avec son éducateur les méthodes de la chasse puis de la guerre. La formation du jeune homme – qui allait devenir adulte et membre à part entière de la société donc – s’achevait souvent par une initiation de type cynégétique: il fallait tuer un animal sauvage comme un Sanglier, un Ours, un Loup ou encore un Cerf. L’histoire de Kulhwch et Olwen des Mabinogion, dans laquelle le héros Kulhwch doit tuer un Sanglier mythique, pour obtenir la main d’Olwen, fille d’un géant du nom d’Yspaddaden Penkawr, pourrait bien conserver la trace d’une telle épreuve initiatique.

Un autre thème, quoique très proche de la thématique exposée ci-dessus, lié à un porc magique, concerne le père de LUGH, Cian, qui se métamorphose à plusieurs reprises en porc druidique pour échapper à ses poursuivants, entre autres dans Aided ou Oidheadh Chlainne Tuire(a)nn/ La mort des enfants de Tuireann.

Le rituel prophétique irlandais de IMBAS FOROSNAI ‘grande connaissance/inspiration qui illumine ‘ (barde) impliquait la consommation de viande d’un porc, d’un chat ou d’un chien rouge (c’est la couleur associée à l’Autre Monde). En fait, on croyait que les poètes obtenaient un don particulier pour pratiquer la clairvoyance ou pour avoir accès à des connaissances prophétiques en suivant un rituel qui entraînait l’acte de mâcher un morceau de viande rouge de l’un de ces trois animaux mentionnés ci-dessus. Puis, après avoir chanté une invocation et avoir dormi pendant trois jours et trois nuits, l’Imbas Forosnai pourrait « s’emparer » d’eux. Dans les textes irlandais, cette forme de divination apparaît fréquemment. La guerrière « amazonienne » Scàthach  » l’ombreuse » utilise l’Imbas Forosnai et dans le récit de la Tàin Bo Cuailgne, medb demande à Fedelm s’il a réussi à invoquer cette forme de clairvoyance. Surtout le héros Fionn Mac Cumaill semble se tourner vers l’Imbas Forosnai. Même si saint Patrick est censé avoir aboli cette pratique, en tant que refus du baptême, dans un contexte chrétien nous retrouvons un pendant dans le corus cerda ‘don de poésie (bardique).

Nous avons déjà remarqué que les Sangliers surnaturel peuvent être bénéfiques comme maléfiques. Un exemple de Sangliers néfastes se trouve dans le récit Mag Mucrime/ la plaine de comptage des sangliers. On relate qu’une horde de Sangliers noirs destructeurs sortait de la caverne de Cruachain (de cette cave sortent régulièrement des animaux ou des monstres destructeurs). Même s’il y avait une centaine de personnes à les compter, on ne trouvait jamais le même nombre de Sangliers.

Un autre exemple d’un animal néfaste est Henwen ‘Vieille Blanche’ (Bromwich remarque que la forme Henwyn apparaît comme le nom d’un cheval, d’un homme, voire un nom de femme. Plus intéressant encore est sa suggestion que l’on pourrait penser que la truie Henwen est un prince transformé comme l’est le Twrch Trwyth; on aurait ainsi un cas de plus d’une punition qui consiste à être transformé en animal, que nous avons rencontré à plusieurs reprises. Bromwich remarque par contre qu’il s’agirait ici d’une métamorphose animale en changeant de sexe, comme on le rencontre dans le récit de Math. Il est possible de penser à cela, mais il faut dire que nous ignorons dans la majorité des cas, si la punition entraîne ce changement, pour exemples certaines légendes grecques dans lesquelles Circé métamorphose en porc des hommes pour les punir), une truie dans les Trioedd Ynys Prydein, triade 26 W. On relate qu’elle était enceinte, et que sa portée menaçait l’île de Bretagne. Arthur et son armée la poursuivent et elle s’enfuit dans la mer (on a ici une analogie avec le Twrch Trwyth, qui lui aussi est lié à la mer). On peut la comparer au Sanglier que Pwyll avait obtenu de l’Annwn, ou encore au Sanglier blanc, chassé, objet du lai (petit poème narratif ou lyrique en octosyllabes à rimes plates) de Guingamor.

Voici quelques textes importants dans lesquels le Sanglier joue un rôle primordial:

  1. Dans Aided ou Oidheadh Chlainne Tuire(a)nn/ La mort des enfants de Tuireann et dans d’autres histoires concernant Lug(h): sa peau de Sanglier assure la bonne santé.
  2. Dans la Prophetia Merlini de Geoffrey de Monmouth, l’auteur, parlant des rois bretons insulaires, les appelle ‘descendants du sanglier de Cornouailles‘ avant d’appeler métaphoriquement Loup marin les Saxons envahisseurs. Cette appellation corrobore l’hypothèse de l’association royale du Sanglier et nous fait penser à la fin du récit de Kulhwch ac Olwen où le Twrch Trwyth s’enfuit en Cornouailles.
  3. Dans le Gododdin de Aneirin, le poète cambrien utilise les mots Torch ‘Sanglier’ comme louange métaphorique pour un chef.
  4. Les Tuatha Dé Danann auraient introduit les Sangliers en Irlande (peut-être cette tradition est-elle en rapport avec la qualité « druidique » de l’animal).
  5. Le dieu britannique Bladud, connu du complexe thermique d’Aquae Sulis (Bath), est associé au porc dans un curieux texte, Pierce Memoirs, datant de 1697 seulement, émanant pourtant de la tradition orale. Dans ce récit, Bladud nous est présenté comme un prince lépreux, physiquement imparfait, qui n’est par voie de conséquence pas appelé à régner. Il est ensuite contraint de s’exiler, mais retourne clandestinement, en tant que gardien d’un troupeau de Sangliers, qui le mènent vers des sources chaudes, où le prince subit une cure thermale; une fois guéri, Bladud est à même d’exercer sa fonction légitime de roi. Geoffrey de Monmouth, dans l’Historia Regum Britanniae (XIIème s.) nous présente Bladudd comme le fondateur des sources thermales et du temple de Bath, et comme maître incontesté des arts druidiques (une fois de plus, le Sanglier paraît associé à la classe sacerdotale). De plus, il nous raconte qu’il aurait été un ancêtre du roi Arthur. Dans la Vita Merlini, Geoffrey mentionne Bladudd, une fois de plus, en tant que gardien des sources thérapeutiques. En outre, dans cette dernière oeuvre, Bladudd et Aquae Sulis sont censés être au centre de l’Île de Bretagne, qui serait elle-même le centre du monde (pas étonnant pour les Anglais d’aujourd’hui qui pensent être le « nombril » du monde…). Cette tradition cosmologique implique qu’il y aurait eu au centre du monde, à Bath, une entrée vers l’Autre Monde. Le Sanglier/porc était justement un des animaux le plus étroitement lié à l’Autre monde et aux transformations.

En résumé, nous dirons que: le Sanglier est le symbole sacerdotal par excellence pour les druides; le Sanglier a son côté symbole royal également, surtout symbolisé par la chasse du Sanglier (chasse du druide par le roi) qui est en fait une chasse-rituel et initiatique guerrière, ce qui prouve également que certains druides ont été en même temps roi, guerrier-chevalier; le Sanglier est en rapport avec l’eau, les sources, la mer (le druide est en communication avec les Sources, l’Eau et la Mère…); le roi peut avoir donc deux symboles, l’Ours et parfois le Sanglier; le druide peut lui, porter le symbole du Sanglier ainsi que du Loup (Lugh)… Et enfin, il y a le fameux Torque (torc) qui signifie Sanglier et qui est porté autant par les rois, que les princes ou les druides (forme et motifs selon leur rang).